Abbaye de Montmajour - Bouches-du-Rhône
L’abbaye de Montmajour domine la pleine d’Arles. C’est un lieu unique où se mêlent l’art roman, gothique et le classicisme !
# HISTOIRE
Le site est connu pour être une nécropole antique. Au Xe siècle, des moines bénédictins investissent les lieux. La première construction est la chapelle semi-troglodytique. L’abbaye abritait une relique de la vraie Croix, ce qui lui permettait d’avoir des revenus très importants. Montmajour atteint son apogée au XIIe et XIII e siècles. Elle supervisera jusqu’à 50 prieurés. Les bâtiments de l’abbaye sont édifiés durant cette période : crypte, abbatiale, cloitre, bâtiments des moines dans l’art roman provençal. Lors de la guerre de Cent Ans, elle est fortifiée avec notamment la tour de Pons de l’Orme.
En 1405, l’abbaye passe sous le régime de la commende. C’est le début du déclin spirituel et matériel de l’établissement. L’archevêque d’Arles et Louis XIII, font appel à la congrégation bénédictine de Saint Maur pour réformer le monastère. L’abbaye de Montmajour prend un nouvel essor et de nouveaux bâtiments sont construits.
L’abbaye est fermée avant la Révolution sur ordre du roi. En 1791, elle est vendue à Élisabeth Roux-Chatelard, qui va démanteler l’édifice pour payer son achat. Quelques années plus tard, en 1793, l’abbaye est de nouveau vendue à Étienne Roche. Il va créer 200 parcelles sur le site et le bâtiment mauriste devient une carrière de pierre. Au fil du temps, les différentes parties sont achetées par la ville d’Arles, le département et l’état.
# VISITE
Cimetière rupestre
Au pied de la tour se trouve le cimetière rupestre. Les tombes sont creusées à même le rocher aux XIe et XIIe siècles. À l’origine, un couvercle de pierre recouvrait les tombes anthopomorphes.
Ermitage Saint-Pierre
Cet ensemble architectural est le plus ancien du site. L’ermitage est composé de deux chapelles semi troglodytiques accolées. L’ensemble « préroman « date du XIe siècle. C’est une véritable petite église avec une nef, une travée, un chœur et une abside. Les contreforts sont ajoutés aux XVe et XVIIIe siècles.
Crypte et abbatiale
La crypte a une double fonction : fondation pour l’abbatiale construite juste au dessus et église basse. Elle est construite à flanc de coteau. La crypte est composée de sept chapelles rayonnantes. L’abbatiale est typique de l’architecture romane provençale du XIIe siècle. Seulement deux des cinq travées prévues sont édifiées. Dans la chapelle Notre Dame la Blanche se trouvent deux enfeus pour des sépultures.
Cloitre
Sa construction débute au XIIe et se termine au XIVe siècle. Les chapiteaux sont bien décorés avec des sujets profanes, sacrés, réels et fantastiques. Il y a également une statue de Saint Pierre, le saint patron de l’abbaye. Le cloitre abrite des enfeus : celui des comtes de Provence qui est du XIIe et celui de l’abbé Jean Hugolen du XVe siècle. Au cœur du cloitre, dans le jardin se trouve une citerne qui recueille l’eau de pluie.
Monastère Saint-Maur
Il est édifié au début du XVIIIe siècle par les moines bénédictins de la congrégation de Saint Maur. Un pont le relie à l’abbaye médiévale. Ce bâtiment est très imposant : 70 mètres de long pour cinq étages. C’est un peu un palais classique. Après la Révolution, il est dépouillé de sa toiture et finira en carrière de pierre.
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