Château de Fontainebleau - Seine-et-Marne
Le château de Fontainebleau est un véritable témoignage du Moyen Âge au Second Empire. Vasari décrira le château de « nouvelle Rome » en référence aux artistes italiens qui y travaillent. Plus tard, Napoléon Iᵉʳ dira de Fontainebleau que c’est « la véritable demeure des rois et le château des siècles ».

#HISTOIRE
Le site de Fontainebleau se trouve en terre giboyeuse et riche en sources. Le nom Fontainebleau provient d’une fontaine. Le premier château fortifié avec des douves est attesté en 1137 ; il en subsiste le donjon. Les souverains capétiens fréquentèrent le monument. Saint Louis créera sur le lieu un couvent. François 1er va faire reconstruire le château dès 1528. Il fait détruire l’ancien château et préserve le donjon. Le monarque fait intervenir des artistes italiens (Le Primatice, Rosso), ce qui donne naissance à la première école de Fontainebleau. Des espaces comme la salle de bal ou la galerie François 1er sont créés.

Son fils Henri II, achève les travaux. Le palais médiéval devient un palais italien. Henri IV est lui aussi un grand bâtisseur pour le château. Il agrandit la cour ovale, construit la porte du baptistère et la cour des offices. Son fils Louis XIII reconstruit l’escalier en fer à cheval par Jean Androuet du Cerceau. C’était à l’origine une construction de Philibert Delorme.

Louis XIV, aime chasser à Fontainebleau. C’est le monarque qui passera le plus de jours au château. Il n’intervient pas vraiment sur l’architecture du bâtiment, mais plus dans la transformation des intérieurs. Son successeur Louis XV fait construire par Ange-Jacques Gabriel le gros pavillon. Marie-Antoinette aménage son célèbre cabinet turc. Pendant la période révolutionnaire, le château est vidé, mais le bâtiment est épargné. Le monument accueillera une école militaire.
Napoléon Ier va faire de Fontainebleau une résidence impériale. L’empereur réaménage les appartements public et privé. C’est un des plus beaux ensembles de décors d’époque Empire. À cette période, l’aile de Ferrare qui clôt la cour d’honneur est détruite au profit d’une grille. Louis-Philippe, restaure et préserve le château. Le roi des Français aménage dans le goût néo-Renaissance quelques espaces.

Napoléon III et sa cour passent de longs séjours au château de Fontainebleau. Le couple impérial réaménage à son goût les espaces et crée des appartements d’invités dans les combles et dans les entresols. L’impératrice Eugénie, crée un musée chinois et fait construire le théâtre impérial. À la chute du Second Empire en 1870, la résidence est fermée pour devenir un musée national en 1927.

# VISITE
Musée Napoléon Iᵉʳ
Dans l’aile droite de la cour d’honneur, un espace rend hommage à Napoléon Bonaparte qui fit du château un lieu somptueux. L’empereur fera ses adieux depuis la cour d’honneur lors de son départ pour l’île d’Elbe. Le musée présente, entre autres, une galerie de portraits de famille, les fastes de la cour impériale ou encore le berceau du roi de Rome, fils de Marie-Louise et de Napoléon.
Galerie des assiettes
Louis-Philippe crée cette pièce en 1840 sur l’emplacement d’une terrasse. Les peintures proviennent de l’ancienne galerie de Diane. Dans les boiseries, 128 assiettes peintes de la manufacture de Sèvres composent le service historique de Fontainebleau.
Chambre d’Anne d’Autriche
Le décor est celui qu’a connu la mère de Louis XIV : Anne d’Autriche. Il est l’œuvre de Jean Cotelle et de Charles Errard. Les tapisseries ( le triomphe de Mars, de Vénus et de la religion ) proviennent de la tenture du triomphe des dieux d’après un carton de Noël Coypel. Elles sont tissées aux Gobelins en 1700.
Grand Salon
Le magnifique plafond à caissons est décoré des figures des planètes avec, au centre, Apollon l’astre solaire. Il est sculpté en 1558 pour la chambre d’Henri II. C’est Anne d’Autriche qui l’installe ici. La tapisserie de l’histoire d’Alexandre provient des Gobelins.

Chapelle de la Trinité
Elle est voulue par François 1er et terminée sous Louis XIII ! François 1er souhaite remplacer l’église de l’ancien couvent des Trinitaires par une nouvelle chapelle. La construction prend fin sous Henri II mais son décor sera achevé en 1608 sous Louis XIII. Son décor est dit de la seconde école de Fontainebleau. La chapelle de la Trinité servit lors de grands événements comme les noces de Louis XV et de Marie Leszczynska ou le baptême de Napoléon III.
Galerie François 1er
Sa construction est entreprise en 1528 sous François Iᵉʳ. C’est la première œuvre de l’école de Fontainebleau. Elle relie les appartements royaux à la chapelle de la Trinité. Le Rosso et, plus tard, Primatice sont des artistes italiens qui œuvrent à la décoration de la galerie. Les lambris en noyer sculptés sont décorés du F de François 1er et de son emblème, la salamandre. Les fresques peintes sont encadrées de nombreux stucs. Les peintures représentent des sujets allégoriques des grands évènements du règne et des vertus de François 1er.

Salle des gardes
Le magnifique vase en porcelaine de Sèvres de style Renaissance est décoré de scènes légendaires qui se seraient déroulées à Fontainebleau. La cheminée date de 1836, elle intègre des éléments du XVIᵉ et du XVIIᵉ siècle. Cet espace précède l’appartement royal. Le plafond date du XVIᵉ ; le reste du décor est de l’époque de Louis-Philippe, qui transforme la pièce en salon de réception.
Salle de bal
À l’origine, cet emplacement était prévu pour une loggia ouverte. La salle de bal sera débutée sous François Iᵉʳ et achevée sous Henri II. Elle sert de salle de réception lors de banquets ou de bals. Une tribune pour les musiciens se trouve au-dessus de la porte d’entrée. Le roi et la reine dirigent les festivités depuis l’estrade devant la cheminée. Philibert Delorme dessine le plafond à caissons et la cheminée avec des satyres en bronze. Primatice imagine le décor peint de scènes mythologiques. Depuis le milieu du XVIIᵉ jusqu’à la Révolution, la salle de bal sert de salle des gardes.
Escalier du roi
C’était à l’origine la chambre d’Anne de Pisseleu, duchesse d’Etampes. Le décor est l’œuvre du Primatice entre 1541 et 1544. Louis XV fait transformer la chambre en escalier par Ange-Jacques Gabriel en 1748/1749. Le plafond qui représente l’apothéose d’Alexandre date de Louis-Philippe. Dans le reste de la pièce, les stucs et les fresques narrent le thème de l’histoire amoureuse d’Alexandre.
Salles Saint Louis
Elles se trouvent au centre de l’ancien donjon médiéval. La seconde salle était la chambre du roi. Louis XV fera ouvrir l’arcade qui relie les deux pièces. Le décor avec les tableaux et le plafond en carton pâte doré date de Louis-Philippe. La pendule de l’atelier de Boulle représente le char d’Apollon d’après le groupe du bassin d’Apollon à Versailles.
Salon François 1er
Le salon François 1er était à l’origine la chambre de sa seconde épouse : Éléonore d’Autriche. Le décor de la cheminée en stuc et le médaillon représentent le mariage de Vénus et d’Adonis par Primatice. Sur les murs, les tapisseries des Gobelins d’après les chasses de Maximilien datent de 1700. L’ameublement du salon est refait au XIXe.

Salon de l’Impératrice
Le salon de l’impératrice dispose d’un décor d’arabesque de la fin du XVIIIe unique en France. L’ornementation néoclassique est inspirée des fouilles de Pompéi et d’Herculanum. Il est créé pour Marie-Antoinette en 1786. Le mobilier est du Premier Empire.

Galerie de Diane
Cette grande galerie de 80 mètres créée sous Henri IV servait de promenoir à la reine. Son nom provient d’anciennes peintures du début du XVIIᵉ siècle. Le décor de la voûte devait être orné des hauts faits de Napoléon, mais il restera inachevé. Louis XVIII fait terminer le décor avec des scènes du mythe de Diane. La galerie devient une bibliothèque en 1853. L’impressionnant globe terrestre de Napoléon provient des Tuileries.

Chambre de la reine et de l’impératrice
Cette pièce est utilisée comme chambre de Marie de Médicis à l’impératrice Eugénie. Son décor sera modifié au fil des époques et le mobilier est celui que connut Joséphine. L’impressionnant plafond en bois doré date du XVIIe, et la partie au-dessus de l’alcove du XVIIIe. Les tissus sont retissés à Lyon au XXᵉ sur le modèle des originaux du XVIIIᵉ siècle.
Boudoir de la reine
Il est achevé en 1786 pour Marie-Antoinette afin que la reine ait un lieu pour s’isoler. Les lambris sont décorés d’arabesques. Les muses sont représentées sur les dessus de porte.

Salle du trône
Cette pièce servait de chambre du roi d’Henri IV à Louis XVI. En 1808, Napoléon Iᵉʳ décide de transformer cette chambre en salle du trône. Le fauteuil qui se trouve sous le dais est le trône qui provient des Tuileries. Cette pièce est l’unique salle du trône qui subsiste en France !
Salle du conseil
Au XVIIIᵉ siècle, Louis XV transforme cette pièce en cabinet du roi et il fait redécorer la pièce. Les lambris sont décorés de 12 figures en camaïeu roses et bleus qui sont des personnifications des vertus. Elles ont pour but d’inspirer le roi lors des conseils. La toile du plafond représente les quatre saisons et le soleil chassant la nuit. C’est l’œuvre de François Boucher.

Chambre de l’Empereur
En 1808, l’ancien cabinet à la poudre du roi devient la chambre des empereurs Napoléon Iᵉʳ et Napoléon III. Le décor date de l’époque de Louis XVI. L’empereur fera réaliser les peintures en grisailles d’or. Les magnifiques tissus en velours chiné sont rebrodés à la fin du XXᵉ à l’identique.
Théâtre
Au XVIIe, un théâtre se trouvait dans l’aile de la belle cheminée avant d’être détruit dans un incendie en 1856. Napoléon III et Eugénie décident la construction d’un nouveau théâtre à la mode du Second Empire dans l’aile construite par Louis XV. Le théâtre est l’œuvre de l’architecte Hector Lefuel entre 1854 et 1857 dans le style néo-Louis XVI. L’ouvrage est inspiré du théâtre de la reine à Versailles.
